Pure – Ification

Crónica
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Tenter de définir la musique de Pure par un seul mot, un seul « tag », est chose impossible, si ce n’est précisément en acceptant l’épithète « irréductible ». Cherchons pourtant : Pure est dans sa musique un kaléidoscope de l’expérimentation, un jeu de facettes. Ici, il a encore troublé le périmètre en intégrant à sa musique, voire en la bâtissant autour, les participations instrumentales d’autres musiciens. Noise ou isolationniste, crépitant ou franchement rythmique, son travail glisse de ce crissement sans résolution à la vibration affligée que Troum pourraient reconnaître comme leur. Plus que par le système de cordes qui a apparemment servi à l’élaboration des deux premiers morceaux, pris à témoins de cette entrée en matière, il semble y avoir parenté dans le dénuement, ou plutôt dans l’essentiel de l’exécution ; le champ sonore est libre d’espace autour de la trame – pure. Quand même des fioritures intègrent le champ sonore, elles semblent des appendices, des protubérances contrôlées, qui n’altèrent pas le déroulement, ni du coup de scie, ni du nuage d’harmoniques. Concentré dans le cercle de son étude, gravitant autour de sa hampe, Pure peut donc s’appliquer à toute sonorité de son choix, toute épaisseur, toute luminosité, sur du cuivre, de la corde grave, de la percussion, de la voix. Il prend place dans le son, ondule à son gré, déploie ses résonances, et va jusqu’à lui imprimer son propre mouvement respiratoire. Pure : ou comment faire vibrer de couleurs le noir et blanc, rendre organique le corps simple.

Denis Boyer

2009-09-26